juin 27

Cession à la pression

Apprendre au cheval à céder à la pression

Pression physique / pression virtuelle

Quand les intentions priment sur les actions :

Le cheval gère l’espace dans lequel il évolue. De façon simpliste, on peut dire que sont référencés ceux qui prennent ou qui cèdent de l’espace. Pour l’humain, devient prioritaire le principe des « intentions » qui doivent primer sur les actions ; les actions ne devant que « renforcer » et/ou « préciser » les intentions. Mais dans l’ordre chronologique, ce sont les intentions qui priment. A terme, on s’aperçoit que visualiser l’espace dans lequel on souhaite faire évoluer le cheval en y adjoignant l’énergie nécessaire à la création de mouvement suffit à « déclencher » ce mouvement. Je ne sais pas « comment ça marche », mais j’en connais l’efficacité redoutable qui m’émeut toujours autant ! Ce qui renvoie aux oubliettes le principe de la chambrière (entre autres) en tant qu’aide propulsive ; ce qui ne me fait pas rejeter l’emploi de la chambrière ou de la cravache, mais celles-ci étant devenues la « prolongation » de ma main qui donne une indication.

Pression physique, tremplin vers le virtuel :

L’emploi des aides s’exerce par une multitude de pressions sur le corps du cheval ; ce qui fait que s’il y a bien une chose qu’il faille apprendre au cheval c’est le principe de la « cession à la pression », action contre-nature pour lui qui est « programmé » pour s’opposer à une pression exercée sur son corps.

Cette action se réalise par « paliers » sans à-coup et d’intensités croissantes de l’ordre d’un contact sur :

  • le poil
  • la peau
  • le muscle
  • le squelette

Il est bien entendu recherché une finesse telle que la pression de l’ordre « du poil » suffise à obtenir une réponse du cheval ! Je fais souvent allusion au fait que le cheval ressent une mouche posée sur n’importe quelle partie de son corps… ce qui doit faire réfléchir au fait que le cheval ne réagissant pas à une pression de l’ordre de plusieurs kilos manifeste une résistance volontaire ou non particulièrement forte qui doit être prise en considération bien avant d’en arriver à ce degré d’intensité !

Intensité des pressions
Le principe s’apparente à une fonction en escalier ! L’intensité de la pression est appliquée pendant une dizaine de secondes lors de l’apprentissage pour passer à l’intensité supérieure en cas d’opposition franche du cheval. Par contre, elle doit cesser immédiatement à la moindre amorce de « réponse » du cheval.

Au fil des progrès du cheval (et du cavalier….), on s’aperçoit que non seulement le cheval réagit sur une pression de l’ordre d’un contact sur les poils, mais s’affine jusqu’à déclencher du mouvement à l’approche de la main. Quant à ceux qui ont des « intentions claires et fortes », le mouvement s’amorce avant d’avoir approché la main ! Pour certains, cela s’apparente à de l’anticipation, et je réponds « oui et non !!!! » . Il s’agit d’anticipation si le cavalier fonctionne de façon « mécanique », c’est à dire sans intention, sans « visualisation » ; par contre, il s’agit d’une pression « virtuelle » pour ceux qui ont d’abord « visualisé » avant d’agir… Et il ne s’agit pas de jouer sur les mots, bien au contraire, ni de tomber dans de l’ésotérisme « à 50 cents » …. Je ne sais pas comment cela se produit, mais force est de constater que ça se produit.

Appuyée sur ces principes, la gymnastique du cheval devient beaucoup plus simple, tolérante et tolérée, en association avec les manipulations « palpées » des différentes parties du corps du cheval qui renseignent sur les sources de « résistances physiques », qui, dans cet état d’esprit, sont dans la majorité des cas d’origine involontaire. Au cavalier d’être à l’écoute, de chercher à comprendre et à se faire comprendre.

Il y a là malgré tout une espèce de « bémol » : devient flagrant que la relation établie entre le cheval et son cavalier est du domaine de l’intimité ! Pour un observateur, il se retrouve dans la position du « voyeur » (!), et le couple cheval/cavalier acceptant d’être observé se met dans la position de « l’exhibitionniste » ! Ceci étant formulé de façon simpliste et (plus ou moins) exagérée … Car il ne s’agit plus là de technique mais de relationnel, c’est tout du moins ce que j’en pense.



Copyright © 2014. All rights reserved.

Ecrit 27 juin 2014 par Sylvain BEAULIEU dans la catégorie "comportemental

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.